samedi 29 novembre 2014

POURQUOI l'amour meurt ?(3) Tabou de l'inceste !


Me revoici, un peu débordée par mes devoirs de professeur ces temps-ci...

Pour poursuivre notre petite leçon sur la mort de l'amour dans le couple, nous irons aujourd'hui à l'essentiel.
Si nous reprenons le fonctionnement de la mémoire, nous savons que nos expériences d'enfance ont été majeures et que d'elles découlent nos structures, notre appréhension et notre compréhension du monde, nos segmentations intérieures (puisque le psychisme fonctionne par pôles).
L'amour, celui que nous avons découvert enfant, était amour parental, amour-haine entre frères et soeurs, celui de nos oncles et tantes, grand-parents... Cet amour était donc non-sexué (pour les cas d'inceste, nous en discuterons plus tard) même s'il n'était pas totalement dénué de pulsions. Aussi avons-nous intégré le tabou de l'inceste, fondement de la famille, qui instaure que ces personnes que nous aimions et qui nous aimaient n'étaient pas des partenaires sexuellement envisageables.
Mais un jour il y a cet autre, il y a rencontre; la passion s'initie, son feu nous mord, puissant, différent, unique. Il nous ravit, nous illumine, et à la fois nous creuse, avec l'aide de ses complices, la tension intérieure et parfois, et même souvent, l'anxiété. Le lot des amoureux n'est-il pas d'attendre les mains moites, la boule au ventre, un rendez-vous prometteur, un coup de fil, un texto, un mail... C'est exaltant mais... très inconfortable ! déroutant !
Ainsi, très vite, lorsque la passion s'ancre de façon plus solide, on cherche à la rendre plus douce, plus enveloppante, à l'inscrire dans du connu, parce que pour suivre la flamme sauvage de la passion nous n'avons pas de modèle et ne savons pas comment supporter cette tension inhérente et lui donner une forme positive.
C'est l'étape où l'on aspire généralement à créer un nid, à convoler, à vivre ensemble !
Et voilà... que le conte de fée s'arrête.
Macabre bilan.... Dès lors qu'il y a vie commune, foyer, nid, maison, notre psychisme retrouve ses marques... il connaît ! Oui il a déjà eu un foyer, une famille, un home sweet home. Or quelle était la base de ce home sweet home ? Quelle était le garant de sa solidité ? Le tabou de l'inceste, ce tabou qui nous interdit l'autre. Oui, ce home sweet home était construit et devait sa fiabilité à la non-sexualisation des relations.
Même les couples qui existaient dans ce foyer, se trouvaient, par ce que nous démontrons ici, désexualisés (j'y reviendrai). D'ailleurs, les couples nouveaux ou très amoureux génèraient un certain malaise, ou au moins une gêne, et aussi une envie. On s'agace des ébats bruyants des vieux, on tolère ceux des jeunes couples. Il fut une époque où l'on en riait. Tout le monde a entendu l'histoire de la boîte de haricots... Dans la première année d'un couple, on met dans une boîte un haricot chaque fois que le couple a un rapport sexuel. A la fin de la première année, on en retire un chaque fois qu'un rapport se produit. On dit qu'il faudra dix ans pour vider le pot.
C'est ainsi que notre image de l'amour, notre vécu de l'amour, celui que nous avons reçu enfant, ou celui que nous avons espéré, un modèle où la libido est désamorcée, revient en force et s'impose. Puisque nous aimons vraiment, nous n'avons plus le droit de désirer.
Le couple nouvellement formé se désexualise. 
La passion se mue en amour "familial". Certains lutteront contre cette désagrégation par une escalade dans les sensations mais il reste dans le cœur la nostalgie d'un ailleurs...

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Pourquoi l'amour meurt (1)
Pourquoi l'amour meurt (2)

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